Esteban: il faudra attendre
La poisse colle aux basques de Julian Esteban
L'attaquant suisse devait enfin connaître sa première titularisation avec les pros, demain soir. Mais il s'est blessé, mardi, à l'entraînement... « Depuis le temps que j'attendais d'avoir l'occasion de jouer... Et pan, les adducteurs qui lâchent ». Hier matin, à l'issue de la séance d'entraînement, le jeune Julian Esteban peinait à cacher sa déception. Première recrue hivernale du mercato 2007, l'international espoir suisse aura passé de long mois dans l'ombre de l'équipe réserve du Stade Rennais. Pourtant, il avait débarqué en Bretagne, précédé d'une réputation de redoutable buteur (11 buts en 11 matches en D2 suisse avec le Servette de Genève). L'attaquant suisse a connu une ascension fulgurante. Il est ainsi passé, en tout juste un an, d'un statut amateur où il travaillait le matin comme postier, à celui de joueur de football professionnel avec les exigences physiques qui en découlent. « Les six premiers mois ont été difficiles pour moi, reconnaît-il. Pierre Dréossi m'avait prévenu que la charge de travail allait être lourde afin de me mettre à niveau sur le plan athlétique. » Ainsi, pendant plusieurs mois, l'espoir du football suisse a beaucoup sué sur les pelouses de la Piverdière mais sans vraiment convaincre. « La saison dernière, j'ai eu du mal à me mettre au niveau, avoue-t-il humblement. Et en plus, je me suis blessé à plusieurs reprises. Donc, je n'ai pas beaucoup joué ». Forfait pour trois semaines Ce scénario n'était bien sûr pas celui qu'avait envisagé Julian Esteban en signant pour quatre ans et demi à Rennes. « J'espérais avoir l'occasion de rentrer en jeu lors de quelques matches de L1. Cela n'a pas été le cas car il fallait que je franchisse un cap ». Dès la reprise de la saison, l'international espoir suisse s'est remis au travail. Non sans affirmer son caractère et son envie de réussir. Ainsi, cet été, lorsque le club a envisagé un prêt d'une saison, Julian Esteban a répondu qu'il ne souhaitait pas quitter Rennes avant d'avoir pu y faire ses preuves en professionnel. « J'ai discuté avec le coach et je me suis donné jusqu'à Noël ». Pourquoi cette date limite finalement assez proche, lorsque l'on dispose de quatre ans de contrat ? « Parce que j'ai une certaine pression en Suisse vis-à-vis de l'Euro 2008, explique Julian Esteban. Si je ne joue pas en club, je n'ai aucune chance d'intégrer l'équipe nationale. En revanche, si j'arrive à disputer quelques matches, cela devrait m'ouvrir la porte. Mais plus le temps passe, plus je me dis qu'il ne faut peut-être pas se mettre une pression inutile avec l'Euro. Même s'il se déroule dans mon pays. » La blessure qu'il s'est occasionnée, hier matin, lors de la séance d'entraînement, risque en effet, de contrecarrer ses plans. « C'est vraiment rageant », soupire-t-il, tout en gardant toutefois un regard lucide sur son avenir. « Depuis quelques semaines, je sentais bien que le coach m'accordait sa confiance. Le simple fait d'être assis à côté de Pagis ou de Wiltord sur un banc de touche de Ligue 1, cela veut quand même dire quelque chose ». Restait à trouver la bonne opportunité pour jouer enfin. « J'ai failli rentrer à Sofia, mais c'est juste à ce moment-là que les Bulgares ont égalisé. Le coach a donc revu ses plans ». Cette fois, une première titularisation en pro lui était promise. Pour sa plus grande satisfaction et celle de son fan-club qui attendait de voir enfin le jeune suisse en équipe première. Comme pour revivre l'histoire d'un certain Alexander Frei il y a quelques années, qui avaient également connu des débuts délicats avant de s'imposer comme l'un des meilleurs buteurs du championnat de France. Mais pour cela, il faut que la poisse qui colle aux crampons de Julian Esteban le quitte enfin...
posted by Sherlock Holmes.net @ mercredi, octobre 03, 2007
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